ECHO

galerie laurent mueller, paris 2013

SHOTGUN COMPOSITION CUBE

 Impression Epson sur Papier Beaux Art 320 gr. , criblée de billes de plomb issue de tirs de chevrotine. 42 x 42 x 42 cm

 

The galerie laurent mueller is pleased to announce a dialogue between the British artist Adam Ball and the invited French artist Etienne de Fleurieu.
For this exhibition, both artists have primarily worked on paper, whether it is with Adam Ball's large cut out works or with Etienne de Fleurieu's 'Shooting Symphonies'.
These symphonies, a series de Fleurieu has been working on for four years, combine the violence of a shotgun rippling through paper with the poetry of drawn musical notes. For the exhibition, the artist has explored the limits of this series by transcribing these 'hazardous' notes into music which can be played through a musical box.
Adam Ball, on the other hand, has created a new series of cut outs on fabric and paper. By superimposing several cut layers, an optical effect creates, which increases the sense of depth of these works. Since his personal exhibition at the gallery in 2010, Ball has evolved his style of painting towards more and more abstract motifs. While he still finds inspiration in nature, his images now stem from cellular structure which he alters by layering microbiological imagery.
Underlying structures, coincidence, the beauty of a movement and positive energy are the keywords of this exhibition which unites two artists of different approach but with a shared sensibility on the fragility of beauty.

Adam Ball, born 1977 in London, lives and works in London
Holds a BA of Fine Arts from Newcastle University, he was shortlisted for the Jerwood Drawing prize in 2007 and is represented in the Goss-Michael collection in Dallas. His personal exhibitions include Resolution, Centre of Contemporary Art, Bahrein in 2013, In the Beginning, Shizaru Gallery, London in 2012, Coexistence, galerie laurent mueller, Paris in 2010 and Taman Negara, Paul Kasmin Gallery, New York in 2009. His recent group exhibitions are Salle d'attente III, galerie laurent mueller, Paris, and The Collective, House of St Barnabas, London in 2013, Re-Define, Goss-Michael Foundation, Dallas in 2011, and 2x2, Museum of Modern Art, Dallas in 2007.

Etienne de Fleurieu, born 1977 in Athens, lives and works between Paris and Brussels
Holds a MA of Fine Arts from Hunter College New York, he was awarded the Jeunes Créateurs prize by LVMH in 2002. His personal exhibitions include Shotgun Symphony, Espace Sablon, Brussels in 2013, Killing Time, Galerie du jour - Agnès B, Paris, and I'm taking time away to dream, JTM Gallery, Paris in 2009. His numerous group exhibitions include Châtelain 18, Fondation roi Baudoin, Brussels in 2013, Mécanique Céleste, Galerie Odile Ouizeman, Paris, and Arákhnê, galerie laurent mueller, Paris in 2011, Descontinous diary of the break of syllogism, Quadrum Gallery, Belo Horizonte in 2010, and J'aime beaucoup ce que vous faites !, Envoy Gallery, New York in 2007.

A catalogue will be published to accompany the exhibition. 

SHOTGUN COMPOSITION 1

Dessin a l’encre  sur une impression Epson sur Papier Beaux Art 320 gr. , criblée de billes de plomb issue de tirs de chevrotine.42 x 42 cm

collection Agnès b.

SHOTGUN COMPOSITION 4 et sa partition pour componium

SHOTGUN COMPOSITION 4 et sa partition pour componium

 

Echo

Par Laurent Boudier

 

S’agit-il de dessins, de reliefs ou de ce que nous pourrions nommer des empreintes ? La question vaut aussi pour les Componium composition d’Etienne de Fleurieu, papiers bleus tendres, troués, et rehaussés d’inscription de notes de musique. Ces œuvres prennent pour appui une façon très particulière de marquer — et de creuser là encore — la matière. Rappelons-en le processus : l’artiste crible des feuilles de papier vierge au pistolet de jets de grenailles pour faire apparaître un paysage étal de petits monticules crevés à la surface et de fins trous qui fleurissent, au hasard, sur la fleur du papier meurtri. C’est sur ce champ de bataille que vient en second temps naître, de-ci de-là, les enluminures graphiques d’annotations musicales, de notes simples, de croches, établies sur l’impact des plombs. Dessins d’une certaine manière, les papiers bleutés d’Etienne de Fleurieu font penser à de tendres ciels où s’égrènent des impacts de notes en pluie silencieuse. Comme le musicien pose le doigt sur la partition, l’œil suit sur ses autres papiers, les Componium variations, les petits trous qui forment des encoches sur les lignes de partitions rangées en forme de cibles. Qui est visé ? La forme aléatoire et la forme contrainte. L’impact visuel et le jeu, à l’instar des fameux Rotoreliefs de Duchamp, disques de carton imprimés de spirales, crées dans les années 1930, que l’artiste utilisa sur des tourne-disques et dont Duchamp confessait lui-même qu’ils étaient des jouets. Ces cibles et partitions s’inscrivent, chez Etienne de Fleurieu, à la suite d’œuvres telles les Ciels, en 2000, images de ciels changeants captées sur des bandes de film 8 mm et offrant une représentation du passage du temps ou Killing Time, en 2009, un caisson lumineux fait de collage de bandes de films 35 mm criblé de petits trous de mitraille qui laissent filtrer la lumière. Le papier, partition de points lointains d‘astres ou de notes, ne demande qu’à éclore à l’oreille. Ainsi, une petite boîte à musique — nommée au 19ème siècle par son inventeur Dietrich Nikolaus Winkel “componium” — fixée au mur ou installée sur un petit établi de bois, lit une bande de partition criblée qui émet, alors, rythmes, notes et ondes qui se déclarent à mesure que la symphonie du hasard, si chère à Mallarmé, se déroule par le truchement de la manivelle. Dynamo qui égrène le dessin à l’infini, mécanique céleste d’impressions sonores, les variations d’Etienne de Fleurieu entrent en résonnances d’une forme à l’autre avec une grande délicatesse et rêverie.

SHOTGUN VARIATION  2

Dessin a l’encre  sur une impression Epson sur Papier Beaux Art 320 gr. , criblée de billes de plomb issue de tirs de chevrotine. 40 x 40 cm